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Matières premières : hausse des prix, pénurie, problèmes d’approvisionnement… la CAPEB fait le point !


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Bâtiment

Après une année 2020 bouleversée par la Covid-19 et ses multiples répercussions, l’activité des entreprises est aujourd’hui perturbée par de graves difficultés d’approvisionnement sur les matières premières. Depuis le début de l’année, on observe des difficultés d’approvisionnements importantes qui engendrent une hausse des prix parfois exponentielle et une pénurie de certains matériaux…

 

C’est d’abord l’acier qui a été concerné, rapidement suivi par le bois de structure, puis les adjuvants mortiers et bétons, le polyuréthane, les composants électroniques, les colles, les peintures, le cuivre…

Aujourd’hui, le prix de toutes les matières premières nécessaires aux chantiers flambent, certains de ces derniers viennent même à manquer. Désormais, la plupart des corps de métier sont concernés par cette problématique qui semble partie pour durer et qui constitue un nouveau frein pour l’activité des entreprises.  Explications.

 

L’ACTION DE LA CAPEB POUR PROTEGER LES ENTREPRISES ARTISANALES

 

Depuis février, la CAPEB a multiplié les interventions auprès des pouvoirs publics et dans les médias afin d’avertir les maîtres d’ouvrages et d’alerter le grand public.

 

/ Pour les marchés publics

La CAPEB s’est rapidement mobilisée pour alerter le gouvernement en demandant au ministre de l’Économie de prendre des mesures immédiates, notamment en optimisant les outils prévus par le Code de la commande publique.

Elle a demandé que les maîtres d’ouvrage publics soient incités par le Ministère de l’économie à ne pas avoir systématiquement recours aux marchés à prix ferme afin d’éviter d’exposer les entreprises à des aléas économiques majeurs dans le contexte actuel, au profit de marchés à prix révisables qui permettent de tenir compte de l’évolution des variations économiques durant toute la réalisation du marché. Autre demande, l’actualisation des paramètres en cas de marché à prix ferme et la mise en place d’un délai de validité des offres très limité dans le temps (ex: un mois).

La CAPEB a aussi souligné qu’une attention particulière devait être portée au choix des indices afin que l’actualisation ou la révision traduise bien les variations économiques liées à la prestation réalisée par l’entreprise, mais aussi, qu’il était nécessaire d’intégrer un indice supplémentaire dans une formule paramétrique lorsqu’un poste de charges (acier, zinc, cuivre…) est sous-estimé dans l’index BT de référence par rapport à la prestation réellement exécutée.

De plus, la CAPEB continue de réclamer qu’en cas de pénurie de matériaux ou matières premières qui ne permet pas l’exécution des travaux, les travaux soient suspendus sans application de pénalités de retard pour éviter des conséquences économiques néfastes certaines.

 

/ Pour les marchés privés

A l’heure actuelle, il est difficile du côté des marchés privés de faire passer des messages de bonnes pratiques auprès des clients particuliers ou des maîtres d’ouvrage professionnels.

Toutefois, la CAPEB a demandé aux pouvoirs publics de rappeler à certains acteurs, et notamment à la Médiation des entreprises et au Conseil National de la Consommation, que les entreprises peuvent être conduites à adapter le délai de validité de leurs devis compte tenu de la flambée des prix de certaines matières premières. En outre, la CAPEB a obtenu auprès du Ministère du travail que les entreprises, qui seraient contraintes de cesser leur activité du fait des difficultés d’approvisionnement, puissent bénéficier de l’activité partielle.

Bercy évoque des pistes pour « réfléchir de manière plus stratégique à notre dépendance aux matériaux » (décarboner les industries, instaurer une taxe carbone aux frontières européennes…). Il faut aller bien plus loin car ces réflexions, bien que pertinentes, n’auront pas d’effets immédiats sur les problématiques urgentes des entreprises...

Des mesures plus fortes sont aujourd’hui indispensables pour accompagner les entreprises dans cette mauvaise passe économique. Il s’agit de soutenir votre activité, votre trésorerie et la rentabilité de vos entreprises.

 

//QUELLES SONT LES CAUSES DE LA CRISE ACTUELLE ?

Plusieurs facteurs expliquent la situation actuelle parmi lesquels la mondialisation du marché des matériaux et les perturbations engendrées par la crise sanitaire.

/Les effets d’une crise sanitaire mondiale et inédite

La pandémie de Covid-19 constitue sans doute l’élément déclencheur de cette crise. En effet, au printemps dernier, les industriels ont interrompu leurs productions du fait de l’arrêt des activités dans une large partie du monde. Ensuite, ils ont été pris de cours lorsque l’activité est repartie fortement à l’automne. C’est le cas pour les métaux, comme du côté des plastiques, la pénurie vient de ce retard à l’allumage. Les stocks étant épuisés, ces deux filières font aujourd’hui les frais de l’arrêt des productions au printemps dernier.

Aujourd’hui, les capacités de production ne suivent plus la force du redémarrage, notamment en Asie (zone relativement épargnée par l’épidémie maintenant) mais aussi en Amérique. La Chine et les États-Unis ont lancé de très grands plans de relance et intensifient leurs importations avec une très forte demande. La consommation mondiale déséquilibre l’offre et la demande ce qui engendre une surchauffe sur le marché.

Par ailleurs, la Covid-19 a aussi perturbé la chaîne d’approvisionnement. Les transports maritimes sont parfois encore indisponibles et les prix des containers subissent une envolée. Les grands réseaux de distributions destinées au grand public subissent eux aussi ces difficultés.

 

/Mondialisation du marché et problématiques économiques

D’autres facteurs économiques, liés à la globalisation des échanges, entrent en ligne de compte pour comprendre le phénomène actuel.

Pour le bois, il s’agit d’une problématique économique. Les Etats-Unis ont réduit leurs importations du Canada qui leur coûtaient trop cher et se sont tournés vers les producteurs européens qui, y trouvant des marges plus confortables, ont délaissé les acheteurs européens pour travailler davantage avec les Américains. Sur le bois de structure, matériau de prédilection des logements individuels outre-Atlantique, une autre raison politique peut être avancée. Du fait de la taxe imposée par Donald Trump sur le bois canadien, il revient désormais moins cher pour le marché américain d’importer ce matériau d’Europe.

Pour le minerai de fer, l’Australie et le Brésil fournissent à eux seuls environ 60 % de la production mondiale. Pour le cuivre, incontournable en électricité, le Chili et la Chine extraient plus de 40 % de la production mondiale. Le renchérissement des matériaux qui en sont issus pourrait donc s’avérer assez durable face à la puissance du redémarrage en Asie et à la demande soutenue observée, notamment en Chine.

Pour vos entreprises, ces problématiques ont une conséquence logique, malgré des carnets de commande souvent bien remplis, il devient de plus en plus difficile de respecter le calendrier et il faut rogner sur vos marges.